Les œuvres le plus critiqués de Molière
Les pièces "Tartuffe ou L'Imposteur" du 1664 et "Dom
Juan ou Le festin de pierre" du 1665 sont les deux oeuvres du
dramaturge parisien Molière (15 janvier 1622 - 17 février 1673) qui ont ete interdites comme scandaleuses. À travers les
deux pièces Molière y fait des reproches aux hypocrites religieux. Mais la
critique publique de l'Église et des croyants/pratiquants n'est pas acceptable
à Paul Philippe Hardouin de Beaumont de Péréfixe (1606 - 1er janvier 1671),
prêtre confesseur du grand roi soleil et archevêque de Paris.
TARTUFFE
« Le Tartuffe » ne saurait être
seulement considéré comme une œuvre de polémique et de circonstance.
Parmi les vices et travers éternels de l’humanité, Molière dénonce
surtout, au long de son théâtre, ceux qui risquent de désunir et de ruiner les
familles.
C’est de ce point de vue qu’il a écrit, dans « LE TARTUFFE », la satire toujours vivante de l’hypocrisie, de la pruderie, de la
dévotion indiscrète, du rigorisme inhumain.
C’est le curé Roulé qui a déclaré : « TARTUFFE »,
c’est un démon vêtu de chair »
« TARTUFFE ou L’IMPOSTEUR », c’est
l’abus du pouvoir, c’est l’abus machiavélique sexuel, c’est l’escroc
notoire, sans le sou, ce sont les facettes de l’hypocrisie, les manipulations
en tous genres, c’est la séduction, c’est le faux dévot !
« LE TARTUFFE
ou l’Imposteur » une pièce en cinq actes et en alexandrins !
Le Dom Juan
de Molière
Après l’interdiction de sa pièce Tartuffe en 1664,
Molière connaît de graves difficultés financières. Il lui faut à tout prix une
nouvelle pièce pour renflouer les caisses de sa compagnie. Il choisit alors de
s’emparer du personnage populaire de Dom Juan et de le présenter dans une série
d’épisodes jusqu’à sa fin tragique. Molière écrit la pièce en quelques mois et
la présente pour la première fois au public le 15 Février 1665 sous le titre Le
Festin de pierre. C’est l’occasion pour le public français de découvrir ce
« grand seigneur méchant homme » selon la formule de Sganarelle, un
personnage haut en couleurs dont les tribulations permettent à Molière
d’évoquer des thèmes qui lui sont chers : l’infidélité, l’hypocrisie, les
rapports sociaux, le pouvoir de l’argent etc. La pièce connaît alors un succès
certain avant d’être retirée de l’affiche le 20 Mars 1665. On pense que
l’auteur a dû subir des pressions le contraignant à ne plus présenter son
œuvre, considérée comme trop osée, dans sa version originale. Elle ne sera
rejouée en l’état qu’en 1841.
Dom Juan,
une figure du libertinage
Le mot « libertin » apparaît deux fois
dans le texte, dans la bouche de Sganarelle : « … les libertins ne
font jamais une bonne fin… » et « … il y a de certains petits
impertinents dans le monde, qui sont libertins sans savoir pourquoi, qui font
les esprits forts, parce qu’ils croient que cela leur sied bien, et si j’avais
un maître comme cela… ». Les propos du valet font ici référence à l’attitude
de certaines personnes qui, au XVIIème siècle en France, rejettent la morale
catholique dominante. Considérés comme des « libres penseurs »,
ils choquent leurs contemporains par leur esprit critique et leur refus
de se soumettre aux règles morales, sociales et religieuses de leur époque.
En cela, le comportement de Dom Juan dans la pièce peut être qualifié de
libertin dans le sens où, rebelle à toute autorité, il n’adopte pas
l’attitude d’un « honnête homme » (modèle de l’époque).
Infidèle, il déteste le mariage. Résolument hypocrite, il n’adhère pas aux
valeurs traditionnelles et ne respecte pas son père. Impie, il ne redoute pas
Dieu. Bref, le héros de Molière est un dangereux marginal qui, selon les
codes de l’époque, ne pouvait survivre à ses provocations.
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