jueves, 20 de febrero de 2014














«Molière, ce grand peintre de l'homme tel qu'il est.»
                                                         Stendhal

miércoles, 19 de febrero de 2014


            Les amis de Molière

Nicolas Boileau-Despréaux (1636-1711)


Le soi-disant «législateur de Parnasse», Boileau était l’ami de Molière et de Racine:   il devint avec ce dernier historiographe du roi en 1677.   Un satiriste avant tout qui n’aimait guère Colbert, il est aujourd’hui connu pour les idées littéraires esquises dans son Art poétique.   Cet ouvrage de 1674 définirait ce que l’on appele maintenant le classicisme français.
Son amitié pour Molière s’est souvent manifestée, et en 1665 parut la deuxième satire de Boileau où il dépeint Molière ainsi:

Mais un esprit sublime en vain veut s’élever
À ce degré parfait qu’il tâche de trouver;
Et, toujours mécontent de ce qu’il vient de faire,
Il plaît à tout le monde et ne saurait se plaire.
Un portrait réciproque est-il visible dans Le Misanthrope, où Boileau serait le modèle d’Alceste?

 

Thomas Corneille (1625-1709)

Frère cadet du célèbre dramaturge Pierre Corneille (l’auteur du Cid et de L’Illusion comique), Thomas Corneille était lui-même connu pour ses divers ouvrages dramatiques;   il fut aussi lexicographe.
En 1671 il collabora avec Molière, Lully et Quinault sur la production de la tragédie-ballet Psyché.

Louis XIV (1638-1715)


Fils de Louis XIII et d’Anne d’Autriche, Louis fut couronné en 1654 mais était empêché par les Frondes contre le pouvoir royal de prendre charge du gouvernement avant 1661.   Désormais il consacrerait entre six et dix heures par jour aux affaires d’état, rétablissant la notion de monarchie absolue et provoquant son énoncé le plus célèbre: «L’État, c’est moi».

Louis voulait dominer de toute côté.   Il s’engageait dans plusieurs campagnes militaires, épousa la fille de Philippe IV d’Espagne (Marie-Thérèse, en 1660) et encourageait les sciences et les arts, surtout l’opéra.   La gloire de sa Cour qu’il déménagea à Versailles lui acquit le surnom «le Roi soleil».


           Jean Racine (1639-1699)





Henriette d’Angleterre (1644-1670)


La fille de Charles Ier d’Angleterre, Henriette avait vécu en France depuis l’âge de deux ans à cause de la guerre civile qui se faisait alors dans son pays natal.   En 1661, Henriette se maria avec Monsieur, c’est-à-dire Philippe duc d’Orléans, le frère cadet du roi Louis XIV.


La duchesse d’Orléans soutenait aussi bien que son mari la troupe de Monsieur.   Molière lui dédia L’École des femmes avant qu’elle ne devînt la marraine de son premier fils en 1664.   À la cour, Henriette était l’amie du surintendant des finances Nicolas Fouquet et lors de la chute de celui-ci, elle ne pouvait supporter Jean-Baptiste Colbert.

miércoles, 12 de febrero de 2014

Histoire du théâtre


La naissance du théâtre à l'Antiquité



En Grèce
 au Vème siècle avant J.-C., lors des fêtes de Dionysos (dieu de l’ivresse de la création) des représentations théâtrales étaient données. Ces cérémonies de théâtre avaient alors un enjeu religieux, social et éducatif.

Deux grands genres existent alors :
- La tragédie. Les héros des tragédies grecques étaient des rois, des princes ou des personnages issus de la légende et de l’épopée. La tragédie est un drame. Il y avait les acteurs et un chœur qui commentait en chantant l’action qui se déroulait sur la scène. Auteurs principaux : Eschyle, Sophocle, Euripide...
- La comédie, qui représente surtout les conflits familiaux. Auteurs principaux : Aristophane, Plaute...

Le théâtre a un enjeu moral. A la fin de la pièce, le conflit est réglé, le spectateur peut tirer une leçon de la pièce qu’il vient de voir.

Dans la Poétique, Aristote (384-322 av. J.-C.) définit la tragédie. Il y définit la mimêsis : il faut que les personnages soient une imitation des passions humaines aussi vraisemblable que possible. Aristote voit dans la tragédie un moyen pour l’homme de purifier l’âme de ses passions. Cette purification, ou catharsis vient de la pitié et la crainte qu’éprouvent les spectateurs envers les personnages de la tragédie. Dans la Poétique, Aristote dicte les règles du théâtre : règle des unités, respect de la vraisemblance et de la bienséance.




La tragédie classique et la comédie au XVIIème siècle en France


Le XVIIème siècle est le grand siècle français du théâtre.

La tragédie classique française est inspirée des tragédies antiques grecques. Son action s'inspire de l'histoire ou des légendes. La tragédie classique respecte la règle des trois unités (unité d’action, unité de lieu et unité de temps). Elle doit respecter la vraisemblance et la bienséance. Le dénouement d’une tragédie est généralement tragique (par exemple la mort). Elle est composée de 5 actes.
Racine et Corneille sont les grands auteurs de la tragédie classique (avec par exemple Le Cid pour Corneille et Andromaque,PhèdreBritannicus,... pour Racine).

La comédie 
cherche à divertir le spectateur, à le faire rire. Contrairement à la tragédie, dans la comédie, les personnages sont de condition moyenne ou modeste, et le dénouement est heureux. Molière est le plus illustre représentant du genre, avec des pièces comme Le MisanthropeL'AvareLe Malade imaginaire...
Il existe plusieurs types de comédie :
- comédie de caractère,
- comédie de mœurs,
- comédie d’intrigue,
- comédie de sentiments,
- comédie-ballet qui inclut des ballets.


Le XVIIIème siècle



1) Le théâtre au 18ème siècle : un phénomène de société   Que ce soit à Paris ou en province, les nobles et bourgeois aisés apprécient le théâtre.
   A Paris, ils se rendent dans l’un des quatre théâtres de la ville :
        - L'Opéra
        - Le théâtre des Italiens (rappelé en 1715)
        - L'Opéra Comique
        - La Comédie Française
    De plus, les théâtres de foire et les théâtres de boulevard prolifèrent.
   En province, on trouve peu de théâtre mais pendant la Régence, ceux ci se multiplient ; on y joue les mêmes types de pièce qu’à Paris.
    De 1715 à 1750, il y aura 266 créations théâtrales : un record !


2) Les conditions du spectacle
    La scène est rectangulaire ou trapézoïdale, les risques d’incendie sont élevés, la scène étant éclairée par des bougies. Les spectateurs sont debout sur le parterre, on trouve des places sur la scène même, et ce, jusqu’en 1759.
    Il n’y a pas de metteur en scène, souvent le dramaturge est chef de troupe. Beaumarchais, sera le premier metteur en scène à se nommer comme tel.
    Les représentations se font à 17 heures avec deux œuvres : une longue et une plus courte.
    Le public est constitué d’habitués et de versatiles (surtout les provinciaux et les étrangers). La « claque » impose toujours sa loi.
    La condition des acteurs et leur niveau de vie augmente peu à peu.


3) Les auteurs    Les œuvres ne sont pas protégées et la notion de droits d’auteurs n’a pas encore été exploitée.

   On distingue :
        - les acteurs-auteurs (comme Dancourt)
        - les auteurs riches (comme Voltaire)
        - les auteurs qui aspirent à vivre du théâtre (comme Marivaux)

   Pour la comédie, trois auteurs se détachent :
    - Regnard
    - Dancourt
    - Dufresny

   Puis une nouvelle génération d’auteur fait surface :
        - Destouches
        - D’Orneval
        - Marivaux
   En 1756, la comédie devient de plus en plus moralisante


4) La censure 

   Elle est plus que jamais la règle, elle se fait soit :
        - par le public
        - par la Comédie française
        - par le pouvoir en place (qui à partir de 1709, censure les pièces désormais écrites)


5) Le théâtre des Italiens
    C’est dix-neuf ans après la mort de Louis XIV, qui avait chassé la troupe des Comédiens Italiens, que le Régent les rappelle ; la troupe s’installera à l’hôtel de Bourgogne. En 1762, la troupe des comédiens Italiens fusionnera avec celle de l’Opéra comique. A partir de 1773, le théâtre français attaque la troupe ce qui conduira, en 1779, à l’interdiction de représenter des pièces italiennes. Le théâtre des Italiens, dont la particularité est la présence d’une fosse d’orchestre qui conduit à un espace de jeu réduit a longtemps utilisé le masque en guise de costumes.


Le XIXème siècle



Le drame romantique naît dans la première moitié du XIXème siècle. Victor Hugo en expose les principes dans la préface deCromwell. Le drame romantique se libère des règles classiques du théâtre et mêle différents registres. Le héros du drame romantique est passionné, et le dénouement de la pièce est malheureux, comme dans la tragédie.
Auteurs principaux : Victor Hugo (CromwellRuy Blas...), Musset (Lorenzaccio), Vigny...
Le drame romantique est inspiré par le théâtre de Shakespeare (dit théâtre élisabéthain, fin du XVIème siècle).

Le vaudeville (ou théâtre de boulevard) est un type de comédie à la mode au XIXème siècle. C'est une comédie légère qui comporte généralement de nombreux rebondissements et qui repose sur des malentendus (quiproquos).


Le XXème siècle



Au XXème siècle, les auteurs se libèrent de toutes les conventions théâtrales, tout en jouant avec elles.

Les références antiques sont très présentes dans certaines pièces de la première moitié du XXème siècle (Electre de Giraudoux,Antigone de Anouilh).

Le théâtre de l’Absurde est apparu dans les années 1950. C'est une rupture totale par rapport aux genres classiques du théâtre. Le théâtre de l’Absurde traite de l’absurdité de l’Homme et de la vie en général, celle-ci menant toujours à la mort. L’origine de cette pensée est le traumatisme de la Seconde Guerre mondiale. Ce mouvement s'inspire des surréalistes et des dadaïstes et est radicalement opposé au réalisme.
Auteurs principaux : Samuel Beckett, Ionesco...

Le XXème siècle est le siècle de la créativité et de la mise en scène.